2.04.2012

Comprenons nous bien: Myco Anna



Je naime pas Myco Anna ou toute autre ligne qui sinspire dune géométrie douteuse et dun mix (trop) inusité de matières au nom de l'écologie.
Je déteste que mon haut et mon bas soient parfaitement coordonnés dans un jeu peu subtil de couleurs et dun style funkyness-artsy qui trouve, plus souvent quautrement, écho chez la clientèle du Salon des Métiers dart de Montréal. En fait, peu importe la marque, car ce style sert désormais de référence, pour un ensemble de lignes (beaucoup trop nombreuses) répondant aux critères éco-bio-recyclé-designers-québécois-éthique-et-jen-passe.
Je ny trouve définitivement pas mon compte, non pas en terme de valeurs, mais en terme desthétisme.



Toujours la même silhouette, le même surjet de couleur contrastante, ainsi quun amalgame de juxtapositions dimprimés, avec au final une belle asymétrie en pointe. Cet éventail de matières semble original mais est finalement dépourvu de style, de subtilité. Le style dit Myco Anna, est selon moi une réflexion trop simple, voire simplette du design et de sa conscience dite sociale. Un style brut, au sens brutal du terme.
Oxymore que celui du concept decofashion. Tendance, consommation et éphémère affronte durabilité, logique et conscience. Il est évident  quil existe actuellement des façons de mieux consommer, sans toutefois tomber dans cet esthétisme tant redouté.
Et les solutions sont multiples: matières biologiques (le coton est lagriculture la plus polluante de la planète*), teintures écologiques, traitements des tissus repensé, consommation moindreIl est fort honorable de vouloir aujourdhui réutiliser ce qui ne la pas été suffisamment pour éviter un immense gaspillage. Si lentreprise en elle-même est louable, navons-nous pas fait le tour, esthétiquement parlant, des créations faites à partir de tissus recyclées?
Comme toute chose, les premiers vêtements émergents de la veine « éco-matières recyclés » étaient surprenants et tentants. Mission noble que celle du mouvement vert, mais à ce jour, la question se pose: que sest-il passé depuis?  Malheureusement, rien de bien nouveau.


Tout de même, il existe une clientèle  fidèle à ce créneau, une niche précise et des ventes qui semblent ne pas vouloir diminuer. Pourquoi? Le style, nous en déplaise, convient à plusieurs et la qualité générale du produit acheté est tout de même bonne, au niveau fit et confection.
Mais aujourdhui, difficile pour un créateur dutiliser des fibres dites vertes sans être associé à tout ce mouvement Hippie-crafty. La mode québécoise est surreprésentée par ce genre desthétisme et par ce leitmotiv du consommateur responsable. Pourtant, un vêtement patchworké nest pas forcément gage de durabilité. Lamalgame de fibres aux caractéristiques différentes fragilisent parfois la confection et réagissent souvent mal au lavage.
Si on vante tant les mérites du vintage, quon pait des fortunes pour un costume Dior datant des années 50, cest parce quil est encore en bon état, que la confection, la coupe sont toujours dactualité. Pourquoi? Parce quun créateur a eu une réflexion sur le vêtement, a pensé la construction, a amené le design plus loin que ce qui lui était donné de voir. Et cest dans ces termes quil faut consommer. Et recycler. Conservons les vêtements tels quils sont, partageons-les, réutilisons-les, et ce, sans couper dedans!.
On s'est permis de discuter goûts et couleurs.

[MARIE-CHARLES ET MARIE-EVE]

9 commentaires:

  1. Guillaume Girard4.2.12

    Bien que je ne suis pas un fan de Myco Anna et toute autre ligne du genre, bien que je n'en porte pas non plus. Il est bien important de ne pas oublier que même si l'industrie du coton est l'industrie la plus polluante de la planète, l'industrie du coton biologique a autant de pesticide a l'intérieur que le coton normal au final puisque la législation canadienne oblige d'ajouter des pesticide pour éviter la contamination de son beau pays. L'industrie de l'écolo est aussi très peu interessante par son marketing souvent faux dont les prix sont gonflés puisque le produit a une valeur ajoutée. Je te conseille plutôt de t'informer sur l'Eco Index, un outil que quelques compagnies utilise pour calculer leur empreinte écologique et ainsi retracer l'histoire d'un vêtement de A à Z !

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  2. Effectivement, la culture du coton, bio ou non, engendre beaucoup de conséquences sur l'environnement.

    Merci pour l'info de l'éco Index. Sinon, si tu ne connais pas déjà, Équiterre a produit un guide sur le vêtement responsable que tu peux trouver au http://www.equiterre.org/solution/guide-du-vetement-responsable.
    Difficile toutefois de ne pas s'y perdre un peu, puisqu'il existe plusieurs réglementations et que le tout est plus ou moins unifié!

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  3. Anonyme1.3.12

    J'ai bien aimé l'article :-) j'ai mal à la Myco Anna !!! Yééé,tu devra en écrire plus de billets dans ce genre on se fait trop de compliments dans le milieu

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  4. Anonyme22.3.12

    Myco Anna, le running gag des designers Québecois

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  5. Anonyme22.3.12

    Bon c'est une opinion comme une autre ;-) Faut pas se prendre trop au sérieux l'ami, ni se donner trop d'importance ;-) Pas pcq toi tu aime pas que ce n'est pas valable. Si tu as mal, prend donc 2 tylenol et calisse nous patience.
    @Guillaume, tu ne semble pas trop savoir de quoi tu parle. Renseigne toi un peu plus sur les certifications bio et les normes avant de faire mauvaise presse au bio.
    Roseline

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  6. @Roseline: Personne n'a dit que ce n'était pas valable. Et puis on se permet d'en parler, parce que il y a cette adoration, ou devrais-je seulement dire, overexposure, de la marque, et que bien des fois, ça nous fâche. On est toutes les deux issues du milieu, alors, sans ce donner plus d'importance, on exprime notre point. Et le but n'étant pas de critiquer amèrement Myco Anna, mais de souligner le manque de créativité quand vient le temps de parler de mode éco, et de matières recyclées.
    Mais t'inquiète, j'ai pris mes tylénols et ça finit par passer. ;)

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  7. Anonyme7.8.14

    Brand éco intéressant montréalais: Superfluous

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  8. Sarah8.8.14

    Myco Ana passe encore, moi c'est Kolchic que je suis pas capable ! Ce serait plutôt eux le running gag des designers québécois (Entendu de la bouche de d'autres designers!)

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